mercredi 27 septembre 2017

Bibliothèque mon amour


"Comme la plupart des amours, l'amour des bibliothèques s'apprend. Nul ne peut savoir d'instinct, lorsqu'il fait ses premiers pas dans une salle peuplée de livres, comment se comporter, ce qu'on attend de lui, ce qui est autorisé. On peut se sentir horrifié -face à ce fouillis, cette ampleur, ce silence, ce rappel moqueur de tout ce qu'on ne sait pas, cette surveillance- et un peu de cette sensation écrasante peut demeurer encore après qu'on a appris les rites, qu'on s'est fait une idée de la géographie et que les indigènes se sont révélés amicaux." 

(La bibliothèque la nuit, d'Alberto Manguel)



Quand je lis ces mots, je repense à ma première expédition à la bibliothèque Sainte-Geneviève, un jour de l'automne 1982. Ce fut aussi la dernière. Je démarrais une hypokhâgne. Les profs avaient évoqué comme une évidence ce nom sacré où je devais trouver de quoi abreuver mon âme assoiffée d'étude.
Je n'ai rien vu de la beauté du lieu. Je cherchais juste à comprendre comment ça marchait. Des hommes en blouse grise poussaient des chariots. Des initiés farfouillaient dans des tiroirs de bois à la recherche de cotes auxquelles je ne comprenais rien. D'ailleurs, je ne connaissais même pas le mot. Cote ? Quote ? En tout cas, je ne l'avais pas, la cote, avec les gens du cru. Ni avec la dame qui recueillait religieusement le papier sur lequel on inscrivait nos desiderata, ni avec les studieux penchés sous leur opaline verte, qui levaient l'oeil d'un air excédé quand j'essayais de poser des questions. J'ai fini par partir en courant.
Heureusement, j'ai découvert Beaubourg dans la foulée. Puis beaucoup d'"indigènes amicaux" qui m'ont guidée au milieu des livres. Et j'ai appris à aimer les bibliothèques.
Pourquoi je raconte ça ?
Parce que samedi, je serai à la médiathèque de la Ferté-Alais pour une rencontre pleine de promesses. D'un côté des gens curieux, de l'autre moi, auteure inconnue prête à partager tout ce qui peut l'être sur le plaisir d'écrire. Et je me sens fière de cette invitation. Une médiathèque comme celle-là (je la connais bien, je la fréquente depuis une dizaine d'années), c'est tout ce que j'aime : des livres à foison, des films, des journaux, des jeux vidéos, un accueil souriant,  mais surtout des enfants qui parlent tout fort et qui sont ici chez eux. Un lieu de vie, quoi ! Un lieu où se rejoignent sans hiérarchie tous ceux qui continuent à aimer les histoires, qu'ils les lisent ou les écrivent. Et je me dis qu'on vit quand même une époque formidable...



samedi 23 septembre 2017

Balenciaga dans le miroir d'Irving Penn

L'exposition Irving Penn du Grand Palais montre certains des modèles Balenciaga qu'il a photographiés pour Vogue. Je ne sais pas si les deux hommes se connaissaient. Rien de moins sûr, tant ils étaient l'un et l'autre éloignés de toute vie mondaine.
Mais leur façon de travailler présente des ressemblances troublantes. Même perfectionnisme insatiable, même recherche de l'épure, même capacité à peaufiner leur oeuvre des jours durant... Balenciaga était parfois surnommé "le moine de la couture", tant il vivait éloigné du monde, tout entier tourné vers la réalisation d'une ligne idéale. Luc Desbenoit, dans Télérama, écrit à propos de Penn : "Rares sont les artistes aussi discrets. Penn a toujours préféré aux mondanités new-yorkaises l'enfermement monastique dans un laboratoire d'une propreté maniaque."
Deux moines pour une robe... Cela donne la "robe-chou" de 1967, une image qui dépasse la simple photographie de mode. Une splendeur noire, un objet textile non identifié, une sculpture onirique qui, cinquante ans après sa naissance, continue de diffuser une étonnante aura de mystère.
Rien que pour elle, il faut aller au Grand palais.

mardi 19 septembre 2017

Dans le bazar d'Harper




 Les recherches sur Internet sont une délicieuse errance, qui nous conduisent souvent ailleurs qu'à la destination prévue. Partie en quête d'un modèle de Balenciaga pour le prochain titre des Petites histoires de la mode, je me suis égarée dans le labyrinthe des photos de Harper's Bazaar, le magazine de mode le plus glamour dans les années 50. Et je découvre Lillian Bassman, une photographe que je ne connaissais pas. Son noir et blanc est somptueux... mais il n'était pas du goût de la red'chef de l'époque, Carmel Snow. Ele lui aurait dit : "Le couturier a voulu une colonne de mousseline et vous me faites un papillon. My dear, vous n'êtes pas ici pour faire de l'art, mais pour montrer les boutons et les noeuds." Lillian Bassman s'est obstinée.
Elle a bien fait.

mercredi 6 septembre 2017

Au boulot !






Rentrée studieuse, avec la rédaction d'un nouveau titre pour la collection "Les petites histoires de la mode". Pour la première fois,  il s'agira d'un homme, l'un des plus grands couturiers du siècle... Le roman se passe au tout début du XXème siècle. Les illustrations, qui s'annoncent sublimes, feront revivre les années cinquante et soixante... Levée du voile dans quelques jours ! 






Mais la rentrée, cela se traduit aussi par des rencontres avec les lecteurs. Trois rendez-vous s'annoncent dans les semaines à venir : 

- Les 16 et 17 septembre, je signerai mes livres à l'espace Culture de la Foire au haricot d'Arpajon.  Merci à Alain, libraire de la Plume du Page, qui souhaite ainsi mieux faire connaître les auteurs de l'Essonne.

- Le samedi 30 septembre, à 15 h, je serai à la médiathèque départementale Lazare Carnot de la Ferté-Alais pour une rencontre avec le public, suivie d'un petit moment de dédicace. 

- Le samedi 7 octobre, à 17h30, je présenterai avec Alice Dufay une lecture dessinée aux Rendez-vous de l'Histoire de Blois. 

A bientôt...

Les déceptions de Fanny

Elle s'appelait Fanny Flis, née Tesler. C'était une femme belle, blonde et élégante. qui faisait de la discrétion la première de tou...