L'état-civil est parfois menteur. Il prétend qu'on est adulte, alors qu'on n'a toujours pas réglé sa crise d'adolescence. Les romans, tout imaginaires qu'ils soient, disent parfois mieux la vérité. C'est pourquoi, sans doute, les miens parlent-ils souvent des émotions de l'enfance et de la difficulté de grandir. Ce blog est leur vitrine. Mais il devient aussi un espace où je publierai mes coups de coeur du moment. Et il ne demande qu'à se transformer en lieu d'échanges si vous le souhaitez...
samedi 3 novembre 2018
Perdue dans le triangle des Bermudes
Elle visitait l'expo de Willy Ronis avec sa mère et sa petite soeur. C'est du moins ce que j'ai imaginé. Onze ans, peut-être douze, une réserve grave, des yeux rêveurs. Pendant que sa soeur papillonnait d'une salle à l'autre, elle portait une attention sage aux photos et aux petits films qui jalonnaient le parcours. Et puis elle est tombée en arrêt devant un cliché de nu. Elle n'a pas cherché à cacher sa curiosité. Elle est restée une bonne minute, immobile, à scruter l'image, comme aimantée par ce corps sans tête.
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