Et puis je suis tombée sur cette photo, et en moi, quelque chose a tressailli. Pas de la nostalgie (même si la cagoule de l'enfant de droite me rappelle furieusement celle que je portais au même âge). Mais une émotion pure, surgie de très loin. Ce doigt posé sur le verre épais de la vitrine, ce sérieux imperturbable... Parce que oui, le désir, c'est du sérieux. Tout comme le mystère.
Cette émotion-là, c'est celle de mon enfance. Je ne l'ai pas perdu, le goût de Noël. Je l'ai juste enfoui très profondément, bien à l'abri. Je suis bien contente que les marchands n'aient pas réussi à me le voler.
Je n'ai jamais croisé de Père Noël quand j'étais petit, avec ou sans cagoule. Noël était féerique en haute Bavière. La neige abondante recouvrait le village, étouffant tous les sons. La messe de minuit chantée en allemand annonçait les cadeaux qui nous attendaient au pied du sapin. Patience et impatience ne faisait qu'un!
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