Les archives numérisées de Gallica m'ont fait hier un de ces cadeaux magiques qui ensoleillent toute une journée. J'ai l'impression enfantine d'avoir déterré un trésor, dont je suis seule à goûter la saveur. Ce n'est qu'une photo, mais je ne l'avais encore jamais vue nulle part : Adrienne Bolland, radieuse, pose devant son Caudron G, en 1920. Elle n'est pas radieuse pour rien : elle vient d'obtenir son brevet de pilote. Et son sourire me raconte la fierté et la joie, la peur vaincue et les défis à venir. Un pied-de-nez magistral à tous ceux qui voudraient, après la guerre, voir les femmes regagner sagement le chemin du foyer. Son gros pull de laine et son bonnet de cuir ont beau la faire ressembler à un culbuto, cette femme-là est magnifique. Elle l'est restée jusqu'à sa mort, à 80 ans.
L'état-civil est parfois menteur. Il prétend qu'on est adulte, alors qu'on n'a toujours pas réglé sa crise d'adolescence. Les romans, tout imaginaires qu'ils soient, disent parfois mieux la vérité. C'est pourquoi, sans doute, les miens parlent-ils souvent des émotions de l'enfance et de la difficulté de grandir. Ce blog est leur vitrine. Mais il devient aussi un espace où je publierai mes coups de coeur du moment. Et il ne demande qu'à se transformer en lieu d'échanges si vous le souhaitez...
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