lundi 20 novembre 2017

L'ombre de Séraphin

"Rose Bertin" de Sophie Guillou et Alice Dufay,
Collection Les petites histoires de la mode
Séraphin Richez était bonnetier et marchand de tissus à Bordeaux en 1778. Sur les registres de commerce de l'époque, c'est juste un nom. Dans mon roman "Rose Bertin", j'ai imaginé que ce garçon, nourri des idées des Lumières, avait aussi la taille bien faite et de grands yeux noirs. Il fallait bien cela pour séduire la marchande de mode de Marie-Antoinette (j'en suis d'ailleurs tombée moi-même un peu amoureuse). Il a rempli à merveille la mission que je lui avais confiée. Mais le pauvre, malgré la sincérité de ses sentiments, a dû s'effacer devant les impératifs romanesques. Il n'a pas réussi à se faire épouser. Sacrifié pour cause de réalité historique : dans la vraie vie, Rose Bertin ne s'est jamais mariée.
Son ombre m'a poursuivie ces jours derniers, tandis que je me rendais sur ses terres pour la fête du livre de Léognan. Séraphin méritait mieux que d'être abandonné comme une vieille chaussette. Au moment de reprendre mon train, devant la gare de Bordeaux, je lui ai rendu un hommage tardif. Pardon, Séraphin...

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