Cheval et âne, de Franz Marc (détail) |
Des edens gorgés de lumière, des chevaux rêveurs, des femmes douces et graves, des forêts comme des cathédrales... Au musée de l'Orangerie, "L'aventure du cavalier bleu" nous invite à découvrir deux peintres allemands méconnus en France : Franz Marc et August Macke.
Au début, on a un peu tendance à les confondre. Qui est Macke ? Qui est Marc ? Dans l'exubérance des couleurs et des formes qui éclabousse les murs, on perçoit d'abord un même élan et un même attrait pour la nature. Au fil du parcours, on apprend cependant à distinguer l'irréductible singularité de ces deux amis au nom si proche. A l'aîné (Marc), l'exaltation d'un paradis perdu, teintée de spiritualisme ; au plus jeune (Macke), une sensualité discrète et contemplative.
Toutes les toiles composent un régal pour l'oeil, irradiant de vigueur et témoignant d'une urgence commune à se saisir de multiples influences pour inventer un nouveau langage. August Macke et Franz Marc pressentaient-ils qu'ils avaient peu de temps devant eux ? Pendant la grande Guerre,, les deux amis tomberont sous la mitraille, scandaleusement jeunes. On enrage à l'idée de tous les tableaux qui auraient pu voir le jour si ces deux-là avaient continué à vivre. A la sortie de cette lumineuse expo, un vers de Prévert me trotte avec obstination dans la tête : "Quelle connerie, la guerre".
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