Mariée à l'éventail, 1911 |
"Son silence est le mien. Ses yeux, les miens. C'est comme si elle me connaissait depuis longtemps, comme si elle savait tout de mon enfance, de mon présent, de mon avenir ; comme si elle veillait sur moi, me devinant de plus près, bien que je la voie pour la première fois. Je sentis que c'était elle ma femme. Son teint pâle, ses yeux. Comme ils sont grands, ronds et noirs ! Ce sont mes yeux, mon âme."
Voilà comment Chagall raconte sa première rencontre avec Bella. Amour fou, immédiat, d'une évidence foudroyante. L'année suivante, il part à Paris, où il peint une "Mariée à l'éventail" nimbée de bleu. Il y a de la pureté, mais aussi de la mélancolie dans ce profil. Les yeux baissés, elle attend. Chagall imagine-t-il Bella épouser un autre que lui ? Ou est-ce le poids de l'absence qui donne à son pinceau tant de nostalgique douceur ?
Il peindra tout au long de sa vie beaucoup d'autres mariées, aériennes et blanches. Mais celle qui m'émeut le plus, c'est celle-ci, la promise lointaine dont on rêve sans être sûr qu'on la reverra un jour...
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