L'état-civil est parfois menteur. Il prétend qu'on est adulte, alors qu'on n'a toujours pas réglé sa crise d'adolescence. Les romans, tout imaginaires qu'ils soient, disent parfois mieux la vérité. C'est pourquoi, sans doute, les miens parlent-ils souvent des émotions de l'enfance et de la difficulté de grandir. Ce blog est leur vitrine. Mais il devient aussi un espace où je publierai mes coups de coeur du moment. Et il ne demande qu'à se transformer en lieu d'échanges si vous le souhaitez...
lundi 15 avril 2019
Comme une photo de Saul Leiter
Certaines journées d'écriture ressemblent à une photographie de Saul Leiter : incertaines, traversées d'ombres et de reflets qui se jouent de la réalité et la rendent insaisissable. Ce qu'on s'évertue à poursuivre se dérobe, les mots deviennent pesants, inaptes à produire une phrase qui sonne juste.
Peut-être faudrait-il alors s'arrêter d'essayer, éteindre son écran d'ordinateur et se laisser absorber par tout ce flou, en espérant que le halo de buée finira par disparaître et que demain on y verra plus clair.
Restera toutefois le regret lancinant de ne pas avoir su user du langage comme Saul Leiter de son appareil photo. De ne pas avoir réussi à capter cette forme subtile de vérité : celle qui nous frôle, fugace, et vite, s'enfuit avant qu'on ait eu le temps de lui donner un nom...
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