mardi 19 décembre 2017

Retrouver le goût perdu de Noël

Il a existé en moi, un jour. Mais il est parti. Ou alors il s'est caché. Cerné par les images criardes de pères-noëls clonés, de neige artificielle et de lutins idiots. Etouffé par les chansons qui passent ad nauseam dans tous les endroits publics. Rongé par la lèpre du marketing. J'ai beau fuir dès la fin novembre les centres commerciaux et la télé aux heures de grande écoute, l'injonction est partout, aussi tyrannique que dégoulinante de mièvrerie : il FAUT céder à la "magie de Noël". Injonction impossible, puisque cette magie réside dans ce qu'on ne voit pas et qu'on imagine, dans ce qu'on attend et ce qu'on espère. Or, je n'ai malheureusement plus sous la main des enfants en âge de me rebrancher en direct avec cette magie-là, la vraie. 
Et puis je suis tombée sur cette photo, et en moi, quelque chose a tressailli. Pas de la nostalgie (même si la cagoule de l'enfant de droite me rappelle furieusement celle que je portais au même âge). Mais une émotion pure, surgie de très loin. Ce doigt posé sur le verre épais de la vitrine, ce sérieux imperturbable...  Parce que oui, le désir, c'est du sérieux. Tout comme le mystère. 
Cette émotion-là, c'est celle de mon enfance. Je ne l'ai pas perdu, le goût de Noël. Je l'ai juste enfoui très profondément, bien à l'abri. Je suis bien contente que les marchands n'aient pas réussi à me le voler. 

1 commentaire:

  1. Je n'ai jamais croisé de Père Noël quand j'étais petit, avec ou sans cagoule. Noël était féerique en haute Bavière. La neige abondante recouvrait le village, étouffant tous les sons. La messe de minuit chantée en allemand annonçait les cadeaux qui nous attendaient au pied du sapin. Patience et impatience ne faisait qu'un!

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