dimanche 28 octobre 2018

Ensemble et séparément

"Deux personnages - la lecture", de Pablo Picasso (1934)
L'idée m'est venue en voyant mon lycéen de fils peiner dans la lecture de l'Education sentimentale, qu'il doit lire en intégralité. Cinq cents pages au bas mot... Au bout de dix jours, il avait tout juste fini le premier chapitre. Alors, pour l'aider à s'y plonger vraiment,  je lui ai proposé d'instaurer un temps de lecture commun : une demi-heure chaque jour, à proximité l'un de l'autre, chacun dans son livre. A ma grande surprise, il a accepté. Dans le jardin les jours où il faisait beau, dans le salon, dans la cuisine, nous expérimentons cette communauté singulière : lire ensemble et séparément. C'est une parenthèse suspendue, dans le silence seulement troublé par le froissement léger des pages que l'on tourne. Moi, grande lectrice depuis toujours, j'attends ce moment avec impatience. J'espère secrètement que, parfois, mon fils l'apprécie aussi...

lundi 15 octobre 2018

L'esprit des lieux


Dentelle mousseuse et balconnet pigeonnant : certains modèles imaginés par Azzedine Alaïa pour sa collection printemps/été 1992 laissent échapper sous une apparente modernité un délicieux parfum 18ème siècle. 
Ce n'est pas une inspiration surgie de nulle part. A l'époque, le créateur vient d'acquérir un îlot de bâtiments anciens en plein coeur du Marais pour y installer son atelier, ses bureaux et son domicile. Au moment des travaux, il effectue des recherches sur ces lieux et découvre que 250 ans plus tôt, ils furent fréquentés par une jeune inconnue nommée Jeanne-Antoinette Poisson. Elle y apprenait les "arts d'agrément". Enseignement sûrement très fécond pour celle qui deviendra la marquise de Pompadour. C'est en hommage à cette figure mythique de l'histoire de France qu'Alaïa créa sa collection. Une exposition conçue par Olivier Saillard nous retrace sa genèse. L'occasion de découvrir les lieux mêmes qui ont inspiré le couturier, de voir "en vrai" des modèles immortalisés par des photos de mode de l'époque... et aussi de rêver à la muse invisible qui l'inspira, exquise marquise à la tête bien faite qui sut asseoir son pouvoir à Versailles à la force de sa beauté, mais aussi de son esprit.  L'Alchimie secrète d'une collection, jusqu'au 6 janvier 2019, Galerie Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie, 75004 Paris

Les déceptions de Fanny

Elle s'appelait Fanny Flis, née Tesler. C'était une femme belle, blonde et élégante. qui faisait de la discrétion la première de tou...