mardi 30 janvier 2018

Les bonnes résolutions de Lucy


Une nouvelle année, c'est l'occasion de repartir d'un bon pied. Surtout quand on a tendance à glisser les-dits pieds dans la même chaussure. Devenue lycéenne, Lucy a décidé de tutoyer la perfection. Voici ses dix bonnes résolutions pour 2018. Quoi ? Il y a déjà un mois qu'elle est commencée, l'année ? Et alors ? Excusez-moi, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire... 





1- Prendre soin de la planète, parce que c'est méga-important. DONC : plus de bain brûlant le dimanche matin, sauf cas de dépression aiguë, de love catastrophe ou de clash violent avec ma soeur, ce boulet.
2- Perdre 3 kilos 4 kilos. Supprimer pain-pâtes-fromage-pizzas-burgers-kebabs-gâteaux-chocolat. Enfin, un jour sur deux, sinon, je vais me pendre.
3-Lire l'intégrale de Marcel Proust. Hier, un mec en Terminale L, avec des yeux à tomber, en parlait au self avec un pote. Il disait que c'était de la bombe (enfin, c'est surtout lui qui est de la bombe).
4- Quand j'en aurai fini avec Marcel, aborder le Terminale-aux-yeux-d'acier pour en discuter amicalement avec lui. Voire plus si affinités.
5- Me remettre au sport. La natation, c'est mort, le hip-hop, on oublie : pas envie de me refaire un torticolis. Peut-être le tae-kwan-do ? Ca peut toujours servir en cas de drague relou.
6- Trouver un petit boulot pour gagner de la thune. Livreuse de pizza à vélos ? Distributrice de flyers ? Bof. Brancher Jessica sur le sujet. Elle aura sûrement une idée.
7- Etre gentille. C'est très tendance. Gentille mais pas niaise non plus, faut pas pousser.
8-Me faire un tatouage. Une mouette sur l'épaule. Ou alors une licorne en bas du dos.
9-Etre présente sur les réseaux sociaux, mais pas trop. Genre la meuf qui n'a pas besoin d'un million de likes pour survivre. Bref, garder sa dignité.
10- Arrêter de remettre au lendemain ce que je peux faire tout de suite.
Donc, commencer par rapporter immédiatement cette tablette de chocolat dans le placard de la cuisine, même s'il ne reste plus que deux carrés. Euh, plus qu'un.
Bon, mettre l'emballage dans la poubelle verte. Cette année, promis, je trie mes déchets. Ce qui me ramène à ma résolution n°1.
Finalement, c'est plutôt cohérent, ce programme.

mardi 16 janvier 2018

Le bal de Cendrillon




Bien sûr, tout dans cette exposition était exceptionnel : sa superficie, courant sur les deux ailes du musée des Arts décoratifs ; sa scénographie, variée, inventive, grandiose ; l'accumulation des objets offerts aux regards, innombrables, telle une poésie surréaliste où les oeuvres d'art voisinent avec les robes du soir, où les peintures tutoient les chaussures, où la beauté se niche dans les moindres détails.
Mais le succès de l'expo Dior n'en est pas moins incroyable :  plus de 700.000 visiteurs, soit le double de ce qui était attendu, certains prêts à piétiner quatre heures sous la pluie dans le vacarme des moteurs et les gaz d'échappement de la rue de Rivoli... Quelle promesse les faisait rester, patients et têtus, sur ce bout de trottoir ?
La réponse est peut-être dans le titre de l'affiche : "Christian Dior, couturier du rêve".  Oui, la haute couture a ce pouvoir de nous transporter dans une dimension autre, qui n'est plus tout à fait la réalité. Parce qu'elle est rare, à peine entrevue dans les pages des magazines. Parce qu'elle est un luxe que bien peu d'entre nous peuvent s'offrir. Parce que, pour quelques minutes, face à une robe du soir miroitant de cristaux, nous sommes Cendrillon avant le bal, prête à la métamorphose... Et peu importe au fond que ce bal n'ait jamais lieu. Il est sans doute encore plus beau de n'exister que par la force de notre imagination. Il suffit d'une citrouille pour faire un carrosse et d'une salle de musée pleine de fleurs en papier pour redevenir un enfant. 

mercredi 3 janvier 2018

Le nouvel agenda

Il attendait depuis plusieurs semaines dans un tiroir que 2017 prenne ses cliques et ses claques. Un jour de novembre, j'avais craqué pour le trait bleu de Maurice Denis, la texture veloutée de la couverture et les trésors des pages intérieures, des fragments de poèmes, des estampes, des copies de manuscrits, transformant le fil des jours en guirlande de petits bonheurs.
Aujourd'hui le voilà sur mon bureau et dans mon sac, enfin légitimé par le calendrier. Ravie, je le caresse, retrouvant sous mes doigts le plaisir enfantin du cahier neuf. Le cahier neuf, comme l'agenda nouveau, c'est la promesse de tous les possibles à venir, l'illusion que cette année, on va faire les choses bien. A fond. Sans une rature ni un pâté, sans que les pages ne se cornent ni ne se déchirent... Bien sûr, au fond de soi, on n'est pas dupe. On sait bien que ce n'est pas possible. On soupçonne même que ce sont les ratures qui rendent parfois la vie si précieuse. Mais en ce trois janvier, le temps a encore l'aspect d'une feuille blanche, lisse et candide. Et cela me procure une certaine allégresse... Bonne année à tous !

Les déceptions de Fanny

Elle s'appelait Fanny Flis, née Tesler. C'était une femme belle, blonde et élégante. qui faisait de la discrétion la première de tou...