lundi 24 juin 2019

La force tranquille d'Aïcha

Aïcha, de Felix Vallotton (Détail), 1922, coll. particulière
Depuis quelques semaines, elle trône en majesté dans l'exposition sur le modèle noir à Paris. De tous, de toutes, c'est ma préférée. Aïcha Goblet fut une figure du Montparnasse bohème des années 20, peinte à la fois par Kiesling, Matisse, Van Dongen, Foujita, Vallotton... Comment s'en étonner ? Il émane de cette femme une autorité tranquille, une douceur inflexible et l'expression d'une liberté intérieure qui l'illumine tout entière. Peut-être un héritage de sa première vie : avant de devenir modèle, elle fut écuyère dans un cirque. A la contempler sans en épuiser le mystère, j'y vois un magnifique résumé de cette exposition. De la servitude à la liberté, du stéréotype à l'individu, de l'objet sexuel à la femme qui choisit... Ce chemin-là, semé de clichés séculaires, n'est pas encore achevé. Aïcha nous montre superbement la voie. 

"Le modèle noir, de Géricault à Matisse" au musée d'Orsay, jusqu'au 21 juillet. 

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